Note aux médias

Coronavirus : un fléau de plus pour les pays du Sud

02.04.2020

Les médias nous criblent de nouvelles sur les villes fantômes et sur la situation de personnes en Europe, qui vivent dans un cadre qui nous est familier. Dans les pays du Sud, en plus des multiples crises déjà existantes telles que la violence, l'oppression, la faim, la pauvreté, les maladies et les conséquences des changements climatiques, la situation des populations deviendra encore plus précaire à cause de la pandémie de coronavirus. L’état d’urgence est donc décrété dans les 14 pays d’intervention d’Action de Carême.

« Il est d’autant plus important de nous intéresser à la situation de ces populations et de les soutenir dans toute la mesure de nos moyens », affirme Bernd Nilles, directeur d’Action de Carême. Ces prochaines semaines, ce soutien consistera à créer des groupes WhatsApp pour lutter contre la désinformation, à diffuser des informations sur les mesures de prévention et à financer les organisations partenaires afin qu’elles puissent continuer à payer leurs employé·e·s.

En Afrique du Sud, le gouvernement a décrété le confinement, interdit les rassemblements et émis les mêmes recommandations en vigueur en Europe : se laver les mains, garder les distances et rester à la maison. Mais qu’en est-il des sans-logis ? Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a promis de l’aide, reste à savoir quelle forme elle prendra. Même panorama au Népal, au Sénégal, au Kenya, au Burkina Faso et aux Philippines, où l’état d’urgence a été déclaré pour les six prochains mois. À Madagascar, le gouvernement a mis en quarantaine 900 voyageurs ayant atterri dans trois avions en provenance de France. En Inde, 1,3 milliard de personnes sont confinées chez elles. Mais les gens quittent les villes en masse pour rejoindre leur famille dans les villages et sont prêts à marcher des centaines de kilomètres. Quant à la République démocratique du Congo, elle est, pour comble de malheur, toujours aux prises avec la rubéole et d’autres viroses qui lui font payer un lourd tribut en vies humaines.

Se laver les mains : oui, mais comment le faire sans eau ?

Or, comment feront les personnes sans accès à l’eau pour se laver régulièrement les mains ? Et d’où proviendra l’eau nécessaire lorsque sévit en plus une grave sécheresse, comme il en va en Afrique du Sud ? Et c’est la même eau dont ont besoin les familles paysannes pour irriguer leurs champs. Au Sénégal, le prix des denrées alimentaires flambe, de sorte que les plus pauvres peinent toujours davantage à se procurer de la nourriture. Seule la frange la plus riche de la population peut accumuler des vivres. Et comment respecter les distances selon les consignes bien connues lorsque toute la famille doit se serrer dans un logement exigu ?

Les droits humains sous pression

Action de Carême est active dans des pays où les droits humains sont de plus en plus foulés aux pieds. Les interdictions de rassemblement et la surveillance des téléphones portables entravent l’émergence de mouvements de résistance. « Quelques régimes abusent de l’état d’exception tant pour pratiquer la répression que pour restreindre les droits et libertés », déplore Bernd Nilles. Nos partenaires locaux nous rapportent déjà que leurs employé·e·s ne peuvent plus se rendre dans les villages, que les cours sont annulés et que les groupes de solidarité ne peuvent plus se réunir. « Les employé·e·s de nos projets continuent malgré tout à les appuyer, par téléphone lorsque cela est possible. » Ils diffusent des informations et des consignes et conseillent les communautés qui rencontrent des difficultés.

Pour de plus amples informations : Tiziana Conti, 076 366 06 40

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