« Voix du Sud »

Jouer nos atouts

29.06.2022
Dans la série d’histoires « Voix du Sud », les coordinatrices et coordinateurs des pays où Action de Carême est présente décrivent les conditions de vie des habitant·e·s dans le contexte de la guerre en Ukraine. Voici les témoignages de Sam Barthélémy Natacha Compaoré, membres de la coordination du programme Burkina Faso.
Dans la série d’histoires « Voix du Sud », les coordinatrices et coordinateurs des pays où Action de Carême est présente décrivent les conditions de vie des habitant·e·s dans le contexte de la guerre en Ukraine. En ces temps difficiles, les programmes d’Action de Carême redonnent espoir et confiance à celles et ceux qui luttent pour joindre les deux bouts.

Membres de la coordination du programme Burkina Faso, Sam Barthélémy et Natacha Compaoré nous donnent un aperçu de la situation dans le pays.

« Au Burkina Faso, les bénéficiaires de nos projets sont pour la plupart des paysannes et paysans qui vivent dans des zones rurales loin des villes et ont peu accès à l’information. Les gens n’ont pour la plupart pas conscience des enjeux liés à la guerre en Europe. L’affrontement entre la Russie et l’Ukraine leur semble aussi proche de leur réalité qu’un récit. La population locale s’inquiète en effet bien plus du climat d’insécurité généré par les fréquentes attaques terroristes : voilà désormais six ans que cette menace plane en permanence au-dessus de la tête des habitant·e·s, en particulier au nord, dans le Sahel, dans le centre-nord et dans l’ouest du pays.

Le réchauffement climatique représente par ailleurs une source de préoccupation supplémentaire. La dernière saison d’hivernage s’étant révélée catastrophique et les récoltes désastreuses, la situation des bénéficiaires s’est détériorée dans presque toutes les zones où nous sommes présent·e·s. La population a de plus en plus de peine à manger à sa faim.

Produire le plus possible soi-même afin d'être économiquement indépendant.
Réduire la dépendance envers l’étranger
Ce conflit pourtant lointain nous montre à quel point nous sommes toutes et tous tributaires d’une poignée de pays : alors qu’elle a éclaté en Ukraine, la guerre a des répercussions tant en Europe qu’en Afrique. Nous voyons toutefois dans la situation actuelle une occasion à saisir afin de promouvoir la culture locale des céréales, qui forment la base de l’alimentation au Burkina Faso. En vue de compenser l’absence de blé d’importation, nous explorons donc, aux côtés des bénéficiaires de nos projets, les céréales susceptibles de pousser sous notre rude climat ainsi que la manière de les transformer. Nous comptons également expérimenter de nouveaux procédés de panification à l’aide de variétés de céréales différentes. Nous mettons tout en œuvre afin de réduire notre dépendance envers l’étranger et de jouer nos atouts. Après tout, le Burkina Faso moulait encore son propre blé dans des moulins nationaux jusqu’en 2005 (les Grands Moulins du Burkina). Telle est la voie sur laquelle nous souhaitons nous réengager. »

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Le programme Burkina Faso touche environ 8500 femmes et hommes. Nous tenons à ce que la population burkinabé sache comment faire valoir ses droits, car elle pourra ainsi avoir accès à la terre, à l’eau, aux forêts et aux pâturages et assurer durablement son alimentation.

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