En janvier 2022, Action de Carême a lancé un projet pluriannuel ayant pour objectif la promotion des droits humains au sein des systèmes alimentaires. Implémenté dans dix pays et avec une portée mondiale, le projet RAISE (voir encadré) vise à garantir aux paysans et paysannes la pleine jouissance de leurs droits et à renforcer leur autonomie ainsi que leur sécurité alimentaire.
Le projet RAISE met en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) en promouvant une agriculture agroécologique et adaptée aux conditions locales. Searice, une organisation partenaire d’Action de Carême en Asie du Sud-Est, accompagne le projet sur place. Selon sa directrice, Nori Ignacio, « Le projet vise à renforcer les droits humains et la sécurité alimentaire. Les initiatives qui contribuent à des changements significatifs dans les communautés ne peuvent être durables que si les familles paysannes s’organisent pour agir ensemble. Le travail en partenariat doit leur permettre de faire entendre leur voix et de revendiquer ainsi le respect de leurs droits fondamentaux ».
Le projet prévoit de former des paysans et paysannes, des jeunes et même des enfants sur les droits des paysan·ne·s. Des propositions visant à améliorer les lois nationales en rapport avec ces droits ainsi que les programmes agricoles et alimentaires vont être élaborées de manière conjointe. Parallèlement, un dialogue commun permettra de sensibiliser les gouvernements des pays du projet à la situation critique des familles paysannes et aux systèmes de culture alternatifs comme l’agroécologie. De nombreuses activités sont également prévues pour que ces droits soient mis en œuvre au niveau mondial, dans l’intérêt des personnes concernées, par exemple par le biais d’un rapporteur spécial ou une rapporteuse spéciale de l’ONU pour les droits des paysan·ne·s.
RAISE est notamment financé par la Direction du développement et de la coopération (DDC). « En contribuant à plusieurs projets de renforcement des droits humains, la DDC poursuit ses engagements en faveur d’une gouvernance des systèmes alimentaires plus équitable, participative, inclusive et responsable. Les organisations qui mettent en œuvre le projet RAISE bénéficient d’un excellent réseau au sein des communautés les plus vulnérables et dont l’insécurité alimentaire et nutritionnelle est principalement causée par des inégalités. Ce projet permettra notamment de renforcer les capacités des familles paysannes, des femmes et des jeunes en particulier, à améliorer leurs conditions de vie, par exemple en favorisant leur accès à la terre, aux semences, au financement ou à l’éducation », explique Alessandra Roversi du Programme global Sécurité alimentaire.
Actuellement, et en raison de la pandémie, le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté de plus de 800 millions. Parallèlement, les paysans et paysannes productrices de denrées alimentaires sont les plus touchées par la pauvreté et la faim. Leur droit à participer à l’élaboration d’une politique agricole et alimentaire adaptée aux conditions locales est inscrit dans la UNDROP et doit être impérativement garanti. L’urgence est d’autant plus grande que la production alimentaire paysanne est déjà affectée par les changements climatiques, la perte de biodiversité, la dégradation des sols ou le manque d’accès à la terre, à l’eau ou aux semences.