Communiqué de presse

Le glacier du Pizol est mort – cérémonie commémorative en haute montagne

22.09.2019

Lausanne, le 22 septembre 2019 - Dimanche, lors d'une cérémonie commémorative au pied du glacier du Pizol, plus de 200 personnes ont dit au revoir au ruisseau en provenance du glacier, le premier en Suisse à avoir été retiré du réseau de mesure de la Confédération. En prélude à une semaine décisive pour la politique climatique suisse, les organisations de développement et de protection de l'environnement ont attiré l'attention sur le réchauffement climatique dramatique qui touche les glaciers, mais pas seulement. Dans l'hémisphère sud, il s’exprime principalement par des sécheresses et des inondations, comme l'a expliqué un invité du Laos. La célébration s'est terminée au son de cor des Alpes et une bénédiction du glacier.

Le glaciologue Matthias Huss de l’EPFZ étudie le glacier du Pizol depuis plus de dix ans. Cette année, il a probablement mesuré le glacier du Pizol pour la dernière fois, explique Huss lors de la cérémonie commémorative organisée par Action de Carême, Pain pour le Prochain, l’Initiative des Alpes, Greenpeace, Oeku Église et Environnement et l’association suisse pour la protection du climat. C’est le premier glacier à avoir été retiré du réseau de surveillance suisse. M. Huss a souligné le lien évident entre la fonte des glaciers et les changements climatiques. « L’accumulation d’années extrêmement chaudes a provoqué la désintégration du glacier du Pizol. Le glacier du Pizol n’est pas le seul à être touché : d’innombrables petits glaciers des Alpes subiront le même sort dans les décennies à venir. »

Les changements climatiques nous touche toutes et tous, comme l’explique Khonemany Inoukham, coordinatrice d’Action de Carême au Laos : « Peu avant mon arrivée en Suisse, mon pays a été frappé par plusieurs tempêtes. Les champs de céréales ont été inondés, les familles ont dû fuir leurs maisons et ont perdu leurs terres et leurs biens. » De nombreux pays pauvres sont touchés par les changements climatiques mais n’ont pas les moyens d’y faire face. Inoukham a donc appelé la Suisse et les pays industrialisés à agir d’urgence contre ce phénomène, car les conséquences sont vécues plus fortement dans les pays les plus pauvres.

Le théologien et pasteur Eric Petrini a donné à la commémoration une impulsion spirituelle dans une perspective chrétienne. Il a souligné que les changements climatiques sont un problème auquel il faut s’attaquer de manière décisive : « L’engagement pour la protection de l’environnement et la durabilité n’est pas un jeu. Préserver la création est la mission de Dieu pour nous tous. Parce que nous faisons tous et toutes partie de cette création et que c’est en préservant la création que notre humanité se manifeste réellement. »

Avant que la célébration ne se termine au son du cor des Alpes, Eric Petrini a déposé une couronne au pied du glacier et a prié pour le soutien et la bénédiction dans son engagement pour la protection du climat.

Prélude à la Semaine du climat

Les conséquences des changements climatiques ne peuvent être stoppées que par des mesures efficaces. Au pied du glacier du Pizol – triste symbole des changements climatiques d’origine humaine – presque complètement fondu, les organisations de développement et de protection de l’environnement ont demandé à la Suisse de mettre enfin en œuvre les mesures de l’Accord de Paris sur le climat adopté en 2015. La cérémonie de commémoration sur le Pizol a également marqué le début d’une semaine consacrée au climat : le Sommet mondial des Nations Unies sur le climat aura lieu le 23 septembre et, le même jour, le Conseil des États débattra de la nouvelle loi sur le CO2. Vendredi 27 septembre, des grèves climatiques sont prévues dans toute la Suisse et le 28 septembre, la Semaine du climat culminera avec la grande manifestation nationale de l’Alliance climatique suisse à Berne.

Plus d’informations :

Stefan Salzmann, responsable Énergie et justice climatique, Action de Carême, co-président de l’Alliance climatique (allemand et anglais)
+41 41 227 59 53

Alessandra Degiacomi, coordinatrice de campagne, Association suisse pour la protection du climat (allemand et anglais)
+41 79 630 74 79

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