Cyclones aux Philippines et au Guatemala

Nourriture, eau et soutien psychologique

11.11.2022

Cet automne, certains de nos projets au Guatemala et aux Philippines ont été touchés par des ouragans et des typhons. Philippa Mund et Helena Jeppesen, responsables des programmes dans ces deux pays, décrivent les conséquences tragiques de ces évènements et expliquent pourquoi l’aide d’urgence est si importante.

Guatemala CODECA
Philippa Mund :  L’ouragan Julia a touché l’Amérique centrale le 9 octobre. Sa vitesse dépassait les 140 km/h. Il a provoqué de gros dégâts matériels et humains. Outre la vitesse des vents, l’ouragan a provoqué de fortes pluies qui ont inondé des régions entières. En 2020 les ouragans Eta et Iota avaient déjà causé d’énormes dégâts dans le département d’Alta Verapaz. Ce phénomène s’est reproduit en octobre. Le gouvernement en a profité pour proclamer l’état d’urgence. C’est un schéma bien connu lors de catastrophes naturelles : toute protestation ou mobilisation politique est ainsi criminalisée. Nos organisations partenaires ont fait une évaluation des dégâts et une analyse des besoins dans les régions où le projet est mené. Cette analyse a montré que les organisations partenaires, Tzuul Taq’a dans le département d’Alta Verapaz ainsi que la CODECA sur la côte sud étaient les plus touchées.

Helena Jeppesen : En l’espace d’un mois, les Philippines ont été frappées par deux puissants typhons : le typhon Noru le 25 septembre et le typhon Nalgae le 29 octobre. Bien que les vents du typhon Nalgae n’aient pas dépassé force 3 (89-117 km/h), la tempête a apporté de fortes pluies qui ont inondé les régions de Luçon, Visayas et Mindanao. Nous savons par les communautés indigènes Agtas de l’île de Bordeos sur Luzon que la destruction des maisons, des infrastructures et de l’agriculture par le super typhon Noru a été terrible. C’est l’île de Bordeos qui a été la première à être touchée par le typhon. L’électricité et les réseaux de téléphonie mobile ayant été coupés, il nous a fallu beaucoup de temps avant de pouvoir nous faire une idée des dégâts. Les zones les plus touchées étaient les îles au large des provinces de Quezon et d’Aurora, ainsi que quelques villages côtiers. Dans la zone de projet de YAPAK, dans le village côtier de Dingalan, des centaines de maisons ont été détruites.

Philippa Mund : Le 30 octobre, Action de Carême a décidé de cofinancer à hauteur de 50 000 USD un projet d’aide d’urgence au Guatemala d’un montant total de 216 500 USD. L’Aide humanitaire de la DDC en assure la majeure partie. 1800 familles des départements d’Alta Verapaz, Suchitepéquez et Izabal vont pouvoir bénéficier de cette aide d’urgence.

Philippinen YAPAK
Helena Jeppesen : Avant même que les cyclones atteignent les côtes philippines, les organisations partenaires avaient pu se procurer des réserves d’urgence. La population des villages a été évacuée très tôt vers les écoles, les gymnases et les églises. La préparation aux catastrophes naturelles fait l’objet d’exercices réguliers dans les villages où nous travaillons. Nous pouvons ainsi éviter que des personnes ne perdent la vie dans des glissements de terrain, des chutes d’arbres ou à cause de toits qui s’envolent. Nous proposons en outre une aide psychologique à la population traumatisée et aux équipes des projets. (Plus d’informations sur l’approche psychosociale dans le dossier de Perspectives)

Philippa Mund :  L’Equipo de Emergencia Local (EEL), ou équipe d’urgence locale, emmenée depuis 2015 par la coordination de Action de Carême, a été activée le 9 octobre et a envoyé dès le 12 un premier rapport à la section de l’aide humanitaire de la DDC à Managua. Toutes les œuvres d’entraide suisses actives au Guatemala font partie de l’EEL. L’EEL est rattachée à l’ambassade de Suisse et est actionnée en cas de catastrophe naturelle, avec des procédures clairement définies.

Helena Jeppesen : Aux Philippines, les gens ont besoin d’urgence de kits d’hygiène, de nourriture, de bâches et de bois pour la réparation des maisons. En concertation avec les administrations locales et d’autres organisations humanitaires, nous nous concentrons sur l’aide psychologique avec YAPAK à Dingalan. Nous avons débloqué des fonds pour l’aide alimentaire à destination des communautés Agta de TDC.  Nous travaillons depuis de nombreuses années avec ces partenaires de projet et nous entretenons avec eux des échanges réguliers. De plus, des contrôles sont effectués régulièrement pour nous assurer que l’aide parvient bien aux personnes concernées.

Philippa Mund : Au Guatemala, la distribution est également organisée et réalisée par nos partenaires locaux. Ce sont des organisations qui connaissent très bien la situation et qui savent où sont les besoins les plus importants. Des kits d’hygiène, des filtres pour purifier l’eau polluée et des colis alimentaires sont distribués. Pour les achats, la coordination s’appuie sur des points de vente locaux avec qui nous avons déjà collaboré en 2019. Ils proposent des produits agroécologiques.

Cyclones, ouragans et crise climatique

On le sait, le réchauffement climatique exerce une influence déterminante sur la force et la fréquence des cyclones.

Causés par les changements climatiques anthropiques, ces épisodes météorologiques extrêmes peuvent causer d’énormes pertes et dommages. La thématique « Loss and Damage » est notamment à l’ordre du jour de la 27e conférence mondiale sur le climat (COP 27) qui se tient en Egypte depuis le 6 novembre. Et la discussion sera difficile car de nombreux pays riches bloquent les négociations sur ce thème. Ils ne veulent pas indemniser les dommages irréversibles causés par le réchauffement. Or, de nombreux pays riches n’ayant pas l’intention d’indemniser les dommages irréversibles causés par le réchauffement, les négociations sur ce thème s’annoncent tendues.

Action de Carême se bat lors de cette COP27 pour des contributions plus élevées tant en ce qui concerne les mesures contre le réchauffement climatique que l’atténuation des conséquences que ce dernier implique, notamment pour les personnes vivant dans le Sud de la planète. C’est pourquoi il est indispensable que la COP27 soit l’occasion de fixer des engagements forts en faveur de l’accord de Paris sur le climat de 2015, et des programmes ambitieux pour le mettre en œuvre.

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