Quelles sont les conditions de vie des habitant·e·s de la région que tu as visitée ?
De quoi s’occupe l’organisation partenaire que tu as rencontrée au cours de ton voyage ?
L’organisation Semillas de Agua mène des projets dans différents départements de Colombie et s’occupe principalement de la réhabilitation des sols. Son directeur, David Diaz, agronome de formation, s’est engagé à aider les familles paysannes à comprendre l’importance d’un sol fertile pour produire des denrées de qualité afin de s’assurer une alimentation et une vie saines. Il leur apprend à transformer, grâce à des méthodes agroécologiques, un sol contaminé par les pesticides en un sol fertile et productif, capable également de capter le CO2. En Colombie, le sol est source de conflits : les un·e·s veulent l’exploiter pour en extraire des matières premières, les autres pour y faire pousser des plants de coca.
Qu’est-ce qui t’as particulièrement frappé chez les personnes impliquées dans le projet soutenu par Action de Carême ?
Certainement la détermination et l’enthousiasme de ces personnes à vouloir choisir une autre vie, alors que tout le monde autour d’elles cultive la coca, avec les pressions inévitables, entre autres psychologiques, que cela implique. Cette approche change réellement leur vie pour le mieux. Les personnes impliquées dans le projet ne consomment pratiquement que des aliments autoproduits, du café à la papaye.
Quels effets du projet as-tu constatés sur la vie des personnes impliquées ?
Grâce au projet, les familles paysannes commencent à porter un regard critique sur ce qui a été fait jusqu’à présent et comprennent les effets positifs d’une agriculture différente pour l’environnement et pour les êtres humains. Un jeune agriculteur a rapporté que depuis qu’il pratique l’agroécologie, non seulement sa récolte a augmenté, mais la santé de son père malade s’est également améliorée. De plus, grâce au projet d’Action de Carême, les gens se mettent à construire des fourneaux économes en bois pour cuisiner. Pour enrichir leur alimentation, ils élèvent également des poissons dans des étangs alimentés par l’eau pompée dans les cours d’eau voisins à l’aide de pompes solaires. Le surplus de production est vendu au marché, ce qui leur assure un petit revenu, et les prises sont stockées dans des réfrigérateurs fonctionnant à l’énergie solaire.
Y a-t-il quelque chose qui t’a particulièrement frappée ?
L’entité forte que j’ai perçue partout de manière particulière, c’est la Terre, le contexte environnemental, ce qu’on appelle l’environnement moyen. C’est l’endroit, à mon avis, où les deux entités, l’être humain et Dieu, se rencontrent. On perçoit vraiment la Terre-Mère qui nourrit et produit par exemple ce café que je consomme depuis des années et que je n’ai jamais vu pousser. Lors de visites d’autres projets et de rencontres, ce qui m’a le plus frappé, ce sont les blessures profondes laissées par les années de guerre civile. Les déplacements forcés, les assassinats et les disparitions de personnes ont durement marqué la population colombienne.