
Depuis qu’elle fait partie d’un groupe de solidarité, la vie d’Amy Diatta a pris un nouveau tournant.
Pendant des années, Amy Diatta a eu d’énormes difficultés à subvenir aux besoins de sa famille. Veuve et mère de trois enfants, elle travaillait comme lavandière à Thiès, une grande ville de l’ouest du Sénégal : « Tous les jours, je parcourais les quartiers de la ville et je demandais aux femmes si elles avaient besoin de quelqu’un pour laver leur linge », se souvient Amy, âgée aujourd’hui de plus de 60 ans. « Avec un peu de chance, je gagnais 3000 à 5000 FCFA par jour (environ 4 à 7 francs), ce qui me permettait tout juste de payer l’écolage de mes enfants. » Souvent, c’était moins, voire rien du tout. Parfois, ses voisin·e·s lui tendaient la main. Malgré les circonstances difficiles, elle n’a pas perdu courage, ni supplié pour obtenir de l’aide. Au contraire, elle a travaillé sans relâche tout en élevant seule ses enfants.
Quand la solidarité aide à reprendre confiance
Toutes ces qualités ont attiré l’attention d’Aminata Gueye, la responsable du groupe de solidarité (appelé calebasse au Sénégal) local de Nguinth, et de l’Association pour le développement des terroirs (ADT) de Thiès, une organisation partenaire d’Action de Carême. Aminata a invité Amy à rejoindre la calebasse en 2012, mais celle-ci a d’abord hésité. « Mon faible niveau de vie et ma situation financière précaire ne me permettaient pas vraiment d’adhérer à une association à laquelle il fallait verser des cotisations. » Elle s’est néanmoins laissé convaincre après plusieurs entretiens.
En devenant membre de ce groupe de solidarité et en participant à toutes ses activités, Amy a trouvé l’énergie nécessaire pour réaliser de nouveaux projets. « Le groupe a renforcé ma confiance en moi et m’a aidée à devenir plus entreprenante », explique-t-elle avec fierté. « Aujourd’hui, ma famille et moi avons suffisamment de nourriture pour ne plus avoir à nous endetter auprès des commerçant·e·s. »

Le groupe de solidarité a permis à Amy Diatta de se procurer un congélateur pour son magasin.
Un prêt sans intérêts pour ouvrir son propre commerce
Avec le tout premier prêt sans intérêts de la calebasse, elle a payé l’écolage de son fils. Plus tard, lorsque ce dernier s’est retrouvé en conflit avec quelqu’un à qui il devait de l’argent, Amy a sollicité un autre prêt pour éviter qu’il n’aille au tribunal.
Aujourd’hui, elle a même pu s’acheter un congélateur grâce à la calebasse et elle gère son propre petit commerce. Désormais, des gens passent tous les jours chez elle pour acheter de la glace, dont de nombreux enfants. « Avant d’adhérer à la calebasse, je n’aurais jamais osé espérer que les choses iraient aussi bien
pour moi. »
Notre reportage multimédia illustre le principe des groupes de solidarité au Sénégal.