Au Tocantins, État fédéral du Brésil, depuis plusieurs années, de nombreuses terres sont aux mains de quelques grands propriétaires terriens. Ce phénomène est encore renforcé par une agro-industrie en pleine expansion axée sur l’exportation (soja, canne à sucre, eucalyptus et viande) dont l’impact écologique et social est extrêmement élevé.
Les petit·e·s paysan·ne·s qui vivent depuis toujours dans le Cerrado, un écosystème couvrant la majeure partie du nord-est et du nord du Brésil, et qui ne possèdent souvent aucun titre de propriété, sont systématiquement chassés de chez eux. Ces expulsions entraînent la migration saisonnière ou définitive de nombreux habitant·e·s, qui cherchent à assurer la subsistance de leurs familles. En raison de leur vulnérabilité, ces derniers sont facilement bernés par les belles promesses des employeurs, qui les condamnent à des conditions de travail proches de l’esclavage.
Défense des droits et des moyens de subsistance de 7870 petit·e·s paysan·ne·s
La commission pastorale CPT-AT (Comissão Pastoral da Terra à Araguaia-Tocantins) accompagne 700 petit·e·s paysan·ne·s et paysan·ne·s sans terre de façon directe et 7870 de façon indirecte dans 28 communautés du nord du Tocantins afin qu’ils puissent défendre leurs droits et leurs moyens de subsistance. Le but de ce projet est de soutenir ces communautés dans leur lutte pour vivre décemment, avoir un accès garanti à la terre et prévenir l’esclavage moderne. Pour ce faire, il faut promouvoir l’identité et la coordination des communautés, les aider à obtenir des titres de propriété de leurs terres et à pratiquer une agriculture durable et leur permettre tant d’avoir conscience de leurs droits constitutionnels que de mener une vie digne, en s’affranchissant des liens de dépendance, d’oppression et d’exploitation. En même temps, nous soutenons notre partenaire dans la poursuite de son développement institutionnel afin qu’il puisse ancrer ses projets dans la durée et les mener à terme.