Népal

Surmonter la sécheresse persistante

28.09.2023

Les effets de la crise climatique se font fortement sentir au Népal. Les pluies de mousson sont de plus en plus irrégulières, ce qui a de graves conséquences pour l’agriculture. Samrat Katwal est notre coordinateur de programme au Népal et nous parle des répercussions sur la population du pays.

« Au Népal, les pluies assurent l’irrigation d’environ deux tiers des exploitations agricoles, qui sont donc largement tributaires des précipitations liées aux moussons. Dans le pays, l’agriculture ne représente qu’un quart du produit intérieur brut, mais elle nourrit plus de la moitié de la population. L’économie népalaise est liée à l’agriculture, qui dépend à son tour des aléas climatiques. Malheureusement, les paysannes et paysans n’ont aucun pouvoir sur le climat, puisque celui-ci est influencé par les modes de vie de millions de personnes dans le monde et les politiques menées par des dizaines de pays étrangers. En maints endroits du Népal, il n’a guère plu durant l’hiver, ce qui a compromis la production de blé. S’en est suivie une deuxième période de sécheresse au printemps, touchant quant à elle la culture du maïs. Or, ces deux céréales représentent la base de l’alimentation de la population, en particulier dans les régions reculées où il est impossible de faire pousser du riz. Aussi, au début de la saison de la mousson, s’étalant du mois de juin au mois de septembre, les sources d’eau ne coulaient plus.

L’agroécologie comme solution

Au Népal, la sécheresse est une réalité de l’agriculture et la paysannerie a dû s’y adapter. Cependant, les précipitations font désormais également défaut à la saison des pluies et la sécheresse persiste, ce qui inquiète tant les chercheurs et chercheuses que les cultivatrices et cultivateurs. La solution est à trouver dans la mise en place d’un système alimentaire résilient à travers l’adaptation de l’agriculture à l’écologie locale et la création de filets de sécurité grâce à la solidarité sociale et culturelle. Dans ce sens, étudier les vieilles coutumes et les pratiques agricoles traditionnelles permet de redécouvrir la sagesse des ancêtres ainsi qu’un savoir longtemps négligé qu’il convient de faire revivre, notamment à travers la culture de variétés anciennes de tubercules, de millet et d’orties. Si l’agroécologie a démontré être un facteur de résilience en temps de crise, elle n’est pas pour autant une utopie à même de se concrétiser du jour au lendemain, mais une voie dont l’exploration exige patience et engagement. Afin d’assurer la survie des habitant·e·s, il est dès lors important de leur fournir provisoirement toute l’aide alimentaire nécessaire jusqu’à la réalisation de cet objectif. »

L’agriculteur Sete Budha emploie des méthodes de culture agroécologiques et des semences résistantes.
L'agriculteur Sete Budha a appris à utiliser des méthodes de culture agroécologiques dans le cadre du projet Action de Carême.

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