Sécurité alimentaire

Plus de droits pour les peuples autochtones du Kenya

13.02.2024

Judy Kipkenda est membre de l’ethnie Ogiek au Kenya. Elle aide les agriculteurs et agricultrices locaux à mieux s’adapter au réchauffement climatique. Lors d’un récent événement organisé par les Nations unies à Rome, elle a présenté, au nom d’Action de Carême, l’importance des méthodes de culture traditionnelles.

Grâce à Action de Carême, les voix du Sud peuvent se faire entendre et peser dans les discussions au sein des organisations internationales. Parmi elles figure celle de Judy Kipkenda, originaire du Kenya, qui a défendu les droits des agriculteurs et agricultrices indigènes lors d’un événement de l’ONU à Rome l’automne dernier. Judy est elle-même membre de l’ethnie Ogiek et agricultrice à Koibatek, dans la vallée du Grand Rift dans l’est du Kenya.

Transmission de méthodes agroécologiques

Judy Kipkenda, 35 ans et mère de trois enfants, a créé au sein de sa communauté une organisation qui aide les agricultrices et agriculteurs locaux à mieux s’adapter au réchauffement climatique en ayant recours à des méthodes agroécologiques. En effet, grâce à des procédés agricoles ancestraux et à la sélection de semences adaptées, il est possible de produire suffisamment de denrées alimentaires malgré la multiplication des crises. Judy travaille principalement en collaboration avec des femmes et des jeunes indigènes. En outre, elle s’engage au niveau politique pour la préservation des variétés de semences traditionnelles.

À Rome, elle a pris la parole lors d’un événement organisé par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, en tant que seule jeune femme indigène. L’objectif de son intervention était de représenter le projet international RAISE, coordonné par Action de Carême, qui vise à renforcer les droits humains et la sécurité alimentaire. Cette approche de la crise climatique axée sur les droits humains figurait également au cœur de la réunion parallèle dirigée par Michael Fakhri, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation.

Judy Kipkenda prend la parole lors de la session de l'ONU à Rome.

Savoir-faire traditionnel et droit à la terre

Judy a appelé au renforcement des droits des paysans et paysannes et à la prise de mesures efficaces pour assurer la sécurité alimentaire des populations dans un contexte de crise climatique. «Les gouvernements et organisations doivent reconnaître l’importance du savoir-faire traditionnel autochtone dans la préservation et la promotion de pratiques durables», a-t-elle déclaré à la tribune. Elle a également appelé les autorités à protéger le droit à la terre des peuples indigènes et à impliquer ces derniers dans les processus décisionnels concernant les mesures de lutte contre le réchauffement climatique.

«Depuis des générations, les peuples autochtones sont les gardiens de la nature», a ajouté Judy. Pour eux, la protection du climat n’est pas un choix, mais une nécessité. «La reconnaissance de nos droits et de notre rôle essentiel dans la préservation de l’environnement est cruciale pour garantir un avenir durable et le droit à l’alimentation pour tous et toutes.» 

L’importance de connaître ses droits et de les faire valoir

Pour Action de Carême, cette intervention en présence d’acteurs internationaux importants dans le domaine du droit à l’alimentation a été l’occasion de mettre en lumière le point de vue des indigènes. L’objectif du projet RAISE est de permettre aux petits producteurs et productrices de connaître leurs droits et d’être en mesure de les faire valoir, tant au niveau national qu’international. C’est exactement ce qu’a réalisé Judy Kipkenda à Rome, et son message a été clairement transmis.

Le projet RAISE, qui est l’acronyme de Rights-based and Agroecological Initiatives for Sustainability and Equity in Peasant Communities (Initiatives agroécologiques axées sur les droits humains pour l’équité et le développement durable au sein des communautés paysannes), rassemble des petits producteurs et productrices ainsi que des éleveurs et éleveuses, et défend les droits des familles paysannes aux niveaux national et international. Action de Carême assure la coordination du consortium international, qui rassemble également d’autres ONG: Rural Women’s Assembly, Dreikönigsaktion ainsi que Vétérinaires Sans Frontières Suisse et ses partenaires CEMIRIDE et RBM. Le projet RAISE est cofinancé par la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC). Cliquez ici pour en apprendre davantage sur le projet RAISE.

Judy avec un membre de son organisation de défense des droits des communautés paysannes.

Dans cette vidéo, Judy Kipkenda nous parle de son engagement pour les droits des familles paysannes autochtones.

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