À l’ère des changements climatiques, il est impératif que l’agriculture durable dispose d’une vaste gamme de semences locales pour garantir une alimentation saine. Ces semences préservent la biodiversité, s’adaptent aux phénomènes météorologiques extrêmes et favorisent l’indépendance de la petite paysannerie.
Traditionnellement, la production de semences est une activité paysanne. Or, les semences paysannes sont aujourd’hui en péril. En effet, les multinationales semencières inondent tous les pays du monde avec leurs produits tout-en-un comprenant semences, herbicides et pesticides. Leur puissance est telle qu’elles font fléchir en leur faveur la législation et les politiques agricoles et commerciales des pays du Sud. Presque tous les pays d’Asie du Sud-Est adoptent ainsi des lois qui restreignent considérablement le droit des paysan·ne·s de produire, échanger et vendre leurs semences.
Encourager l’application de la Déclaration sur les droits des paysans
En 2018, les États membres des Nations Unies ont adopté, après des années de négociations, la Déclaration sur les droits des paysans, qui protège notamment les semences paysannes. L’heure est désormais à son application à l’échelle de chaque État.
Searice, dont le siège est aux Philippines, milite pour l’application de la Déclaration sur les droits des paysans, la protection des semences paysannes et la préservation de la biodiversité. Cette organisation, qui s’oppose aux brevets sur les espèces végétales, collabore avec des réseaux et groupements paysans de plusieurs pays asiatiques, et notamment les Philippines, le Laos et le Vietnam, ainsi qu’avec des services de l’État qui appliquent une politique progressiste. Notre organisation partenaire dispense aux paysan·ne·s des informations sur leurs droits et sur les lois sur les semences. Elle encourage la participation des réseaux paysans aux conférences et colloques régionaux et internationaux sur les semences afin qu’ils se familiarisent avec cette thématique. Par ailleurs, elle accompagne la mise sur pied de réseaux de défense des semences dans les pays et leur coordination à l’échelle continentale. Avec ces réseaux, elle milite aussi pour la préservation et le renforcement des systèmes de semences paysannes et d’autres droits des paysan·ne·s au sein des commissions des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et de la Commission des Nations Unies pour la biodiversité.