En Colombie, Tierra Digna, organisation partenaire d’Action de Carême, a eu gain de cause dans l’action en justice intentée il y a cinq ans contre l’Autorité nationale de permis environnementaux (Autoridad Nacional de Licencias Ambientales – ANLA) et le ministère de l’Environnement suite à la construction du barrage El Quimbo. Lors de l’audition, qui s’est tenue le 9 août dernier, de nouvelles informations ont confirmé les irrégularités dénoncées par Tierra Digna.
Le projet hydroélectrique El Quimbo, qui s’étend sur 8 000 hectares de terres réparties sur six municipalités, a entraîné l’inondation de plus de deux mille hectares de cultures, ce qui a affecté de façon irrémédiable la flore et la faune de la région et provoqué le déplacement de plus de 300 familles. Le gouvernement colombien a autorisé le projet et accordé tous les permis administratifs nécessaires, en dépit d’une forte opposition sociale.
Les énergies alternatives oui, mais à condition qu’elles soient aussi socialement acceptables
L’exemple du projet El Quimbo montre bien que des projets d’énergies alternatives ne sont pas une solution durable si les droits humains et l’environnement ne sont pas pris en considération. Action de Carême, ensemble avec ses partenaires, lutte pour des systèmes d’énergie renouvelable qui sont contrôlés par les populations, organisés de manière démocratique et qui respectent les droits des personnes concernées et l’environnement.
La demande de Tierra Digna d’une mesure préventive pour arrêter les travaux de construction du projet hydroélectrique remonte à 2014. Elle exigeait notamment la nullité du permis environnemental accordé au projet en raison du non-respect de la législation en matière de sécurité et de l’insuffisance d’études antérieures permettant de prévoir les risques que la construction du barrage pourrait entraîner.
Le cas d’El Quimbo est très emblématique en Colombie, et il aura un impact sur de nombreux autres projets. Le procès se poursuit.