Depuis vingt ans, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et l'Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) célèbrent la Journée mondiale de la propriété intellectuelle le 26 avril. Le thème de cette année est « Innover pour un avenir vert ». Les organisations partenaires d’Action de Carême dans le monde entier condamnent cet appel trompeur. Elles ont donc appelé à la création, le même jour, d'une Journée internationale des semences, qui met à l’honneur le travail et les connaissances de millions d'agriculteurs et d’agricultrices.
Nous vivons actuellement une période extrêmement difficile. La pandémie de coronavirus a affaibli l’économie mondiale et révélé la fragilité et les inégalités de nos systèmes alimentaires. À ce sujet, Searice, organisation partenaire d’Action de Carême aux Philippines, déclare : « Il est crucial que nous retrouvions la diversité de nos semences et de nos écosystèmes afin que nos cultures biologiques puissent soutenir les systèmes alimentaires locaux ainsi que les moyens de subsistance de millions de personnes. Pour faire face à la pandémie, nous exigeons une protection totale des petit·e·s paysan·ne·s et le respect de leurs droits. »
L’UPOV se drape de vert
Selon l’OMPI et l’UPOV, les droits de propriété intellectuelle sur les semences sont synonymes de promotion de l’innovation dans la sélection végétale, ce que réfutent vivement les organisations partenaires d’Action de Carême. « Au contraire, le système promu par l’OMPI et l’UPOV entrave, sape, limite et dévalorise les innovations locales et les savoirs traditionnels. Le modèle qu’elles prônent ne convient pas aux agricultrices et agriculteurs du Sud, car ils dépendent dans une large mesure de l’échange de semences et de systèmes de production millénaires. »
En effet, c’est l’ingéniosité et l’innovation des familles paysannes qui nourrissent le monde, produisent des cultures résistantes et fournissent une alimentation saine et variée, même en temps de crise.
L’agro-industrie est fière de se présenter au monde entier comme la sauveuse de la sécurité alimentaire. Cependant, elle a tendance à oublier qu’elle est également en partie responsable de la crise climatique et environnementale.
Plusieurs d’entre elles ont souscrit à cette déclaration et sont choquées par le fait que le système de protection des obtentions végétales de l’UPOV ainsi que les brevets soient présentés comme des moteurs d’innovation en faveur d’un avenir vert. Elles condamnent cette vision extrêmement partiale et ont appelé à une Journée internationale des semences le 26 avril. Son but est de démontrer l’importance de la paysannerie dans la production des semences, la préservation de la biodiversité et la sécurité alimentaire, même en temps de crise.
Soutenez-vous les préoccupations de nos organisations partenaires ? Signez dès aujourd’hui cette pétition, qui a déjà été soutenue par de nombreuses organisations environnementales et semencières du monde entier.
Pour en savoir plus sur la Journée internationale des semences, cliquez ici.