Le 14 août 2021 à 8h30 du matin heure locale, un puissant séisme a frappé le sud d’Haïti. Avec une magnitude de 7,2, ce tremblement de terre était aussi fort que celui qui, en 2010, avait ravagé la capitale et ses environs. Cette fois-ci, c’est le sud du pays qui a été touché. Une région qui était encore en train de récupérer des dégâts de l’ouragan Matthew de l’année 2016.
Les importantes pertes humaines et dégâts matériels de ce nouveau séisme sont considérables, et les bilans ne sont encore que provisoires. Les régions touchées sont très dispersées et parfois extrêmement difficiles d’accès. Certaines grandes villes, comme Jérémie et Les Cayes, sont touchées, mais des rapports du terrain laissent déjà entendre la détresse des populations rurales, dispersées dans les montagnes, sans routes d’accès et peu de moyens de communication. Le séisme frappe au milieu de la saison cyclonique et de fortes pluies et rafales de vents lors d’un ouragan prochain pourraient considérablement aggraver la situation des plus de 15 000 familles sans abri.
Malgré la situation confuse, les leçons des dernières crises humanitaires semblent avoir été prises en compte. En dépit de multiples autres dossiers urgents, le gouvernement a vite pris en main la coordination sur place et, pour l’instant, l’aide humanitaire suit.
Action de Carême mise sur la prévention
Regroupées dans le nord-ouest du pays, les zones d’intervention et les organisations partenaires du programme Haïti d’Action de Carême ont été épargnées par cette catastrophe. L’ampleur des dégâts causés par le séisme est néanmoins imputée à une politique trop centralisée négligeant les investissements dans les régions périphériques et excluant les populations concernées de la participation au processus de développement. Ceci est d’autant plus important quand le gouvernement et l’administration n’ont pas les capacités pour répondre à une urgence d’une telle ampleur.
Action de Carême continue à soutenir ses organisations partenaires dans leurs démarches pour autonomiser les communautés rurales à mener une vie digne et à se protéger des effets des changements climatiques. Ainsi, les organisations partenaires contribuent à la création de la résilience des groupes cibles. L’objectif est de leur permettre de subvenir à leurs besoins aussi en absence de soutien étatique.
Situation politique incertaine
Depuis 2018, Haïti se trouve dans une crise politique et sociale aiguë. Des groupes armés contrôlent une grande partie des quartiers périphériques, notamment la sortie sud de la capitale, rendant difficile le ravitaillement des régions. L’assassinat du président Jovenel Moïse dans sa résidence le 7 juillet dernier est un facteur d’instabilité qui est venu s’ajouter à la longue liste des préoccupations auxquelles font face les Haïtiennes et Haïtiens, et qui affaiblissent encore plus les institutions et ralentissent le service aux populations.