Conférence sur le climat

COP29 : négocier le climat au paradis du pétrole

11.11.2024

La Conférence mondiale sur le climat (COP29) débute aujourd’hui à Bakou, en Azerbaïdjan. Les impacts dévastateurs du réchauffement climatique soulignent l’urgence de progresser dans la protection internationale du climat. Peut-on toutefois espérer que la communauté internationale parvienne à trouver de nouvelles solutions ?

Texte : Manolito Steffen, rédacteur en ligne chez Action de Carême

Pour la quatrième fois consécutive, la conférence des Nations Unies sur le climat se déroule dans un État pétrolier, l’Azerbaïdjan dépendant principalement de l’exploitation de ressources polluantes comme le pétrole et le gaz. Ce pays du Caucase a également un lien avec la Suisse par les stations d’essence Socar. Dans ce contexte, peut-on s’attendre à un tournant décisif en faveur d’un avenir respectueux du climat ?

Le réchauffement climatique aggrave la faim

Toujours est-il que les Nations Unies ont décidé l’année dernière à Dubaï (un autre État pétrolier) de sortir des énergies fossiles, sans toutefois fixer de date butoir. Mais le temps presse, car les effets de la hausse globale des températures se font de plus en plus sentir. Les inondations à Valence en Espagne, les incendies de forêt en Colombie ou la sécheresse au Kenya l’ont récemment douloureusement démontré, pour ne citer que quelques exemples de ces derniers mois. Ces phénomènes météorologiques extrêmes contribuent à aggraver la faim dans les pays du Sud.

Selon le récent rapport sur la sécurité alimentaire de SUFOSEC, 735 millions de personnes souffrent de la faim, et 2,6 milliards sont sous-alimentées. Dans les douze pays où Action de Carême soutient des projets, les populations sont de plus en plus confrontées aux aléas climatiques qui entraînent des pertes de récoltes. Et sans récoltes, l’insuffisance de nourriture devient inévitable. C’est pourquoi nous nous engageons, avec nos partenaires locaux, pour la protection du climat dans les pays du Sud, notamment lors de la conférence à Bakou.

Les expert·e·s d’Action de Carême en climat et énergie, Bettina Dürr et David Knecht, se trouvent actuellement à Baku et participent aux négociations.

Quel sont les enjeux des négociations de Bakou ?

Les 195 États signataires de l’Accord de Paris négocient des mesures pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici 2050. Les débats de la COP29 s’articulent autour des thèmes clés suivants :

  1. Sortie des énergies fossiles : Lors de la COP28, il a été décidé d’abandonner les combustibles fossiles à l’échelle mondiale. Cette étape doit maintenant être mise en œuvre, car les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
  2. Financement climatique : Les mesures de protection du climat nécessitent des investissements considérables. Les Nations Unies estiment les besoins annuels des pays dits en développement (sans la Chine) à 2400 milliards de dollars américains. La manière dont ces fonds seront redirigés vers le financement climatique n’a pas encore été déterminée.
  3. Objectifs nationaux de protection du climat : Tous les pays doivent préciser leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) et montrer comment ils vont effectuer la transition vers les énergies renouvelables. Le bilan montre que les efforts consentis jusqu’à présent par les États ne sont en fin de compte pas suffisants pour respecter l’Accord de Paris sur le climat.

Une politique climatique au service d’un avenir équitable

La conférence de Bakou représente une opportunité de progresser vers un avenir climatique équitable. Cela nécessite des engagements financiers envers les pays du Sud, y compris de la part de la Suisse. Une politique climatique durable et juste peut devenir un moteur de développement pour les pays les plus pauvres et contribuer à éradiquer la faim dans le monde. C’est pour cela que nous nous mobilisons sur place, aux côtés de représentant·e·s de nos partenaires locaux venant du Kenya, du Brésil et des Philippines.

Les trois membres de la délégation d’Action de Carême ont effectué une grande partie du voyage à Bakou en train et en bus afin de donner un signal. En effet, la plupart des dizaines de milliers de participant·e·s se rendent inévitablement à la conférence par voie aérienne, un option regrettable sur le plan climatique. En tant qu’hôte, l’Azerbaïdjan a la possibilité de prendre ses responsabilités dans la conduite des négociations et de montrer qu’un pays pétrolier peut aussi montrer l’exemple. Nous espérons que des progrès seront réalisés, pour un avenir sans faim.

 

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