Commentaire final sur la COP26
Des paroles aux actes
Si la COP26 de Glasgow avait été la conférence de la dernière chance, elle aurait été un échec. Bien que la déclaration finale stipule sans détour que des dispositions doivent être prises aujourd’hui si nous voulons arrêter le réchauffement climatique, aucune mesure contraignante n’a été fixée pour y parvenir. Action de Carême continuera à s’engager aux côtés des personnes qui subissent en première ligne l’impact des changements climatiques.
La conférence a réaffirmé plus clairement que jamais l’urgence d’agir et s’est penchée principalement sur les dispositions de mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Il est crucial de lever les nombreuses subventions dont bénéficient les technologies les plus polluantes. De plus, un consensus a été atteint autour de la réduction progressive de l’utilisation du charbon. L’écart entre l’objectif de l’accord de Paris et les promesses actuelles a également été reconnu : le financement pour l’adaptation aux changements climatiques doit être doublé.
Les pays pollueurs doivent payer pour les dégâts déjà causés
Parmi les questions mises à l’ordre du jour par la société civile et les pays les plus pauvres, il y a celle des dommages déjà subis. La destruction de maisons causée par l’élévation du niveau de la mer dans les régions côtières est irrémédiable. Les pays pollueurs devraient donc allouer des ressources financières supplémentaires pour remédier à ces dommages. À la COP26, il a été admis qu’un dialogue au sujet de la reconnaissance des dommages et des pertes devrait avoir lieu. Ce qui semble être un faible progrès est une base sur laquelle nous pourrons nous appuyer dans les années à venir. Il reste à établir le montant et le mécanisme de distribution de ces ressources.
Nous devons miser sur les énergies renouvelables durables
Avant la conférence de Glasgow, nous savions déjà que la déforestation devait être stoppée au niveau mondial afin de limiter le réchauffement de la planète. Par conséquent, nous aurions pu nous attendre à ce qu’un pays comme le Brésil, qui devrait prêter une attention particulière à cette préoccupation, change de cap. Pourtant, au lieu de se tourner vers les énergies renouvelables, ce dernier a annoncé de nouveaux projets de barrages. Vendus comme des solutions « vertes », ces immenses projets menacent la survie des communautés autochtones locales. Leurs droits ne sont pas respectés et, à cause de l’inondation de leurs terres, elles perdent leurs moyens de subsistance. Action de Carême s’engage en faveur de systèmes d’énergie renouvelable qui tiennent compte des besoins des populations les plus vulnérables.
Les mots doivent être suivis d’actions
Aussi ambitieuses soient-elles, les dispositions formulées par les pays pour mettre fin au réchauffement de la planète restent volontaires et, même si elles étaient effectivement mises en œuvre, elles ne permettraient de limiter le réchauffement climatique qu’à 2,4 degrés. L’accord de Paris sur le climat prévoit, quant à lui, un objectif de 1,5 degré. D’ici 2025, tous les pays doivent soumettre de nouveaux objectifs climatiques et montrer comment ils entendent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour que la limite de 1,5 degré puisse être atteinte. Cela nécessite une réduction d’au moins 45 % des émissions. La non-atteinte de cet objectif équivaudrait à une violation de l’accord et aurait des conséquences fatales pour les communautés les plus démunies qui voient déjà leurs moyens de subsistance menacés par des périodes de sécheresse suivies d’inondations de plus en plus fréquentes.
La COP26 ne restera pas dans l’histoire comme la conférence sur le climat ayant abouti aux plus grandes avancées. Il nous faut donc nous réjouir des petits pas accomplis et continuer à faire notre possible pour nous rapprocher au plus près de l’objectif de 1,5 degré fixé par l’accord de Paris. Notre appel est plus que jamais d’actualité : justice climatique, maintenant !