Justice climatique
La crise climatique menace les droits humains
Un commentaire de Daniel Hostettler, responsable des programmes internationaux chez Action de Carême
Les droits humains menacés
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) a clairement indiqué, dans une résolution l’été dernier, que la crise climatique impliquait des violations massives des droits humains pour des millions de personnes. Il énumère une série de droits humains, notamment le droit à l’alimentation, le droit à la santé et le droit à la vie, dont l’application est rendue difficile voire impossible en raison de la crise climatique. Les conséquences en sont, selon l’ONU, un accès réduit à la nourriture et à l’eau potable, aux services de santé et à l’assistance sociale, à l’éducation, à des logements adaptés, aux transports ainsi qu’au travail.
Notre consommation prive des populations entières de leurs droits fondamentaux
Il est important d’établir un lien entre crise climatique et droits humains. Cela nous amène à ne pas rejeter la crise comme une question morale à laquelle nous pouvons répondre en fonction de notre vision du monde. Il apparaît clairement que le mode de production et de consommation des États industrialisés et des classes sociales les plus aisées nie les droits fondamentaux de très nombreuses personnes. Le CDH appelle donc à une réduction rapide et continue des émissions de gaz à effet de serre conformément à l’accord de Paris ainsi qu’à une aide financière appropriée pour l’adaptation aux changements climatiques des pays les plus démunis.
Justice climatique pour toutes et tous
L’impact des mesures prises contre le réchauffement climatique devrait à nouveau être examiné afin d’éviter de nouvelles violations des droits humains, car il est inacceptable que cette lutte se fasse au détriment des populations les plus défavorisées. Selon l’ONU, ces mesures devraient être coordonnées et intégrées au développement social et économique. L’approche d’Action de Carême en matière de politique de développement suit ces prescriptions. Une justice climatique pour tous et toutes n’est possible que si les dimensions sociale et écologique de la crise sont pensées comme un ensemble. Dans ce contexte, la Suisse doit assumer ses obligations en tant que co-responsable du réchauffement climatique mondial, notamment en matière de respect des droits humains.
La crise climatique est aiguë et la Suisse est complice. Signez dès maintenant notre pétition destinée à la Conseillère fédérale Sommaruga !