Comme le démontre le symposium sur l’agroécologie tenu par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) début avril à Rome, les organisations internationales ont elles aussi pris conscience que la réponse à la faim et à la pauvreté ne réside pas tant dans l’agriculture industrielle que dans l’initiative prometteuse de l’agroécologie.
Les responsables de la FAO, d’autres organisations internationales et de gouvernements ont en outre été appelés à recentrer la politique des différents pays autour des intérêts de la paysannerie. « J’ai été étonné de constater qu’il existe aujourd’hui un mouvement mondial fort en faveur de l’agroécologie », déclare Tongdam Phongphichith, représentant notre partenaire laotien SAEDA. Visiblement touché de partager sa vision avec autant de personnes, Amphone Souvannalath, de l’organisation AMRI, ajoute : « Toutes ces rencontres m’ont beaucoup appris, notamment sur la manière de faire pression auprès des organismes gouvernementaux. J’ai découvert de nouvelles idées que j’aimerais mettre rapidement en pratique. »
A la suite du symposium, les représentants de nos deux partenaires laotiens ont rendu visite à l’équipe d’Action de Carême à Lucerne, pour ensuite se diriger vers Rheinau (canton de Zurich), où se trouve la société Sativa, qui sélectionne et multiplie des semences biologiques. Les responsables de cette entreprise leur ont donné un aperçu de leurs méthodes. « C’était passionnant. Comme ce sont les paysans qui se chargent de la sélection et de la multiplication des semences au sein de nos projets, nous travaillons avec des moyens bien plus limités. Malgré tout, certains des éléments que nous avons appris pourront servir aux membres de notre organisation », explique Tongdam Phongphichith. Les deux représentants sont aujourd’hui retournés au Laos afin d’insuffler une inspiration nouvelle à leurs projets.
Les principes de l'agroécologie
En quoi consiste concrètement l’agroécologie ? Concevons-nous tous cette notion de la même manière ?
- réduire les atteintes environnementales ;
- favoriser la biodiversité ;
- recycler les nutriments.
Or, en associant la culture et le savoir-faire local à leurs propres traditions, les paysans et paysannes contribuent activement à l’élaboration et à la diffusion des techniques agricoles. Il est néanmoins tout aussi essentiel qu’ils renforcent leur capacité d’agir sur les plans économique et politique, par exemple en s’organisant pour mieux vendre leurs produits et défendre leur droit à la terre et aux semences. Ce n’est que de cette manière que les Objectifs du développement durable (ODD) pourront être réalisés.