Rapport de l'ONU sur la nutrition

La faim est loin d’être vaincue

06.08.2024

Le dernier rapport sur la nutrition des Nations Unies montre peu d’améliorations. En effet, malgré des progrès en Amérique latine et dans les Caraïbes, la faim continue d’augmenter en Afrique. L’objectif mondial d’éliminer la faim d’ici 2030 semble désormais hors de portée. 

Texte : Ralf Kaminski, rédacteur à Action de Carême

En 2023, une personne sur onze dans le monde souffrait de la faim, tandis qu’en Afrique, cela concernait une personne sur cinq. Le nombre de personnes souffrant de la faim, qui a fortement augmenté pendant la pandémie de Covid-19, est resté stable à ce niveau également pendant ces dernières années. Selon le dernier rapport des Nations Unies, en 2023, environ 733 millions de personnes n’avaient pas assez à manger.

Un tiers de la population mondiale a un accès limité à une alimentation saine

En 2022, 2,8 milliards de personnes n’ont pas eu accès à une alimentation saine et équilibrée. Ce chiffre, qui représente un tiers de la population mondiale, touche particulièrement les habitant·e·s des zones rurales des pays les plus pauvres, notamment les femmes, les jeunes, les enfants et les populations autochtones. Bien que l’Afrique ait proportionnellement le plus grand nombre de personnes en insécurité alimentaire (58 %), la majorité des personnes souffrant de la faim se trouvent en Asie. 

Les Nations Unies estiment qu’en 2030, environ 582 millions de personnes seront encore chroniquement sous-alimentées, dont plus de la moitié en Afrique. Pourtant, dans le cadre de l’Agenda 2030, la communauté internationale avait pour objectif de mettre fin à la faim d’ici 2030. 

 

Conflits, inégalités et manque de volonté politique

Les raisons de cet échec sont multiples : conflits violents, réchauffement climatique, crises économiques, inégalités, augmentation des coûts alimentaires, et monopole du système alimentaire par une poignée de grandes entreprises agroalimentaires. Ce qui fait également défaut, est la volonté politique de consacrer les ressources financières nécessaires pour s’attaquer au problème de manière systématique. 

Malgré tout, il y a aussi des améliorations. Depuis 2021, l’insécurité alimentaire en Amérique latine et dans les Caraïbes a diminué (de 34 % à 28 % de la population). De plus, il y a moins d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique.

L'accès à une alimentation saine et équilibrée est une condition sine qua non pour vaincre la faim.

Malnutrition et surpoids en augmentation

D’autre part, la malnutrition peut aussi entraîner le surpoids, car de nombreuses familles pauvres ne peuvent se permettre que de la nourriture bon marché et excessivement transformée. Le nombre de personnes souffrant d’obésité sévère a ainsi fortement augmenté : en 2012, 12,1 % des adultes étaient obèses (591 millions), en 2022, ils étaient 15,8 % (881 millions) et, en 2030, ce chiffre devrait dépasser 1,2 milliard. 

Le rapport des Nations Unies de 2024 examine comment mieux financer la lutte contre la faim et la malnutrition. Il indique qu’il manque actuellement plusieurs milliards de dollars pour atteindre cet objectif et met en garde contre les conséquences sociales et économiques de ce déficit, qui coûteront également des milliards.

L’impact du travail d’Action de Carême

Depuis des décennies, Action de Carême s’engage avec ses partenaires dans le Sud pour lutter contre la faim. Grâce à la mise en place de groupes de solidarité et de techniques agroécologiques adaptées aux conditions locales, la situation alimentaire s’améliore durablement. Nous sommes également à l’origine du projet RAISE, une coopération internationale de plusieurs organisations de développement qui défend les droits des paysan·ne·s pour améliorer la sécurité alimentaire.

Le projet RAISE s’est focalisé sur la sensibilisation locale et le lobbying international afin de créer un mécanisme de surveillance des droits des paysan·ne·s. Cette année, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a mis en place un groupe d’expert·e·s pour surveiller et promouvoir la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan·ne·s (UNDROP) de 2018. C’est un jalon important pour RAISE, qui collaborera étroitement avec ce groupe pour faire entendre les voix des paysan·ne·s à l’échelle internationale et contribuera ainsi à réduire la faim et à promouvoir une alimentation saine. 

Résumé du rapport des Nations Unies sur la nutrition 2024

Nos projets sont efficaces et réduisent la faim, comme en témoigne Mary Injendi, une paysanne kenyane.

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