Le 3 juillet 2018, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a tenu une séance spéciale sur la République Démocratique du Congo. Sœur Nathalie KANGAJ y a lu une déclaration au nom de Action de Carême, Franciscans International et la Commission Episcopale Justice et Paix du Congo.
Le Conseil des droits de l’homme s’est réuni pour examiner le rapport d’experts de l’ONU sur la répression et les crimes commis dans les Kasaï entre 2016 et 2017. Dans cette région de la République Démocratique du Congo, les violences causées par les forces de l’ordre et des mouvements rebelles ont provoqué une crise humanitaire sans précédent, occasionnant le déplacement de près de 1.4 millions de personnes, dont 700 000 enfants. Ce conflit oublié du monde a également paralysé les efforts de développement des partenaires de Action de Carême.
Dans tout le pays, on note une aggravation de la crise politique, sécuritaire et humanitaire. La première moitié de 2018 a été marquée par des violations croissantes des droits humains et une restriction toujours plus grande de la liberté d’expression et d’association. Les actes d’intimidation, les menaces et les attaques contre les défenseurs des droits humains, les opposants politiques et les journalistes sont récurrents. De nombreux cas d’arrestations et de détentions arbitraires sont à déplorer.
Face à cette situation, Action de Carême, Franciscans International et la Commission Episcopale Justice et Paix du Congo ont demandé au Conseil des droits de l’homme de maintenir la pression sur les autorités congolaises afin d’éviter de nouvelles violations graves des droits humains et de mettre fin à l’impunité des auteurs de celles déjà commises. Nous avons exigé la levée de l’interdiction des manifestations publiques et l’abandon des projets de loi visant à entraver la liberté des ONG et des défenseurs des droits humains. Nous avons aussi souligné l’urgence pour les autorités congolaises d’organiser des élections crédibles en 2018 afin que le pays puisse retrouver la paix et la stabilité.