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Lausanne, le 12 décembre 2019 - La conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25) qui se tient à Madrid touche à sa fin. Une fois de plus, les États membres risquent de se focaliser uniquement sur la réduction des émissions de CO2 en laissant de côté le respect des droits humains et la dimension sociale. Or, comme vient de le réaffirmer le document final du Synode pour l’Amazonie qui s’est tenu à Rome en octobre, ces deux aspects sont fondamentaux. Action de Carême exhorte la Suisse à faire preuve de plus de courage et de responsabilité en prenant des mesures concrètes pour réduire ses émissions au niveau national et pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Respecter les droits humains
Le temps presse. Il ne reste plus que quelques années avant que l’objectif de limiter l’augmentation de la température de la terre à 1,5 degré ne devienne inatteignable. Il est nécessaire d’agir rapidement en adoptant des mesures capables de réduire les émissions de gaz à effet de serre sans toutefois porter atteinte au respect des droits humains. À cette fin, il est essentiel d’écouter les communautés rurales et les peuples autochtones menacés par les changements climatiques. Cette prise de conscience fait défaut dans de nombreuses délégations présentes à la conférence sur le climat. À Madrid, il serait essentiel que le plan de travail du Forum sur l’impact des mesures de riposte (Response Measures) – point très important de l’ordre du jour n’ayant déjà pas abouti en juin – soit adopté. Mais, vraisemblablement, il sera de nouveau reporté.
Andreia Fanzeres, coordinatrice des droits des peuples autochtones pour l’OPAN, une organisation partenaire d’Action de Carême au Brésil, s’est rendue à Madrid précisément pour montrer que même les petits barrages hydroélectriques du bassin amazonien endommagent les rivières, le mode de vie et les moyens de subsistance des peuples autochtones. Elle a également insisté pour que les populations locales puissent donner leur consentement libre, préalable et éclairé et que des études d’impact sur l’environnement soient réalisées avant que de tels projets d’infrastructure soient autorisés.
Au cœur des négociations en cours à Madrid se trouvent les mécanismes internationaux du marché du carbone, qui permettent aux États de coopérer pour réduire leurs émissions de CO2. Le gouvernement suisse entend se baser sur le même fonctionnement afin d’atteindre ses propres objectifs climatiques. Action de Carême estime qu’une telle stratégie est inefficace, voire contre-productive. L’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre pourrait favoriser la promotion de grands projets à l’étranger qui violent les droits humains et nuisent à l’environnement.
Informations complémentaires :
David Knecht, programme international Énergie et justice climatique, Action de Carême, +41 41 227 59 89