Lausanne, le 12 février 2020 - Dans son exhortation apostolique publiée aujourd'hui, le pape François alterne poésie et franc-parler pour réagir au Synode sur l’Amazonie. Il concrétise de la sorte l’encyclique Laudato si’ à l’égard d’une région capitale pour l’ensemble de l’humanité.
Le document laisse de nombreuses questions en suspens, ce qui pourra décevoir d’aucuns. Toutefois, il met en œuvre les résultats du Synode sur l’Amazonie d’octobre 2019, une façon d’encourager vivement les démarches participatives et synodales au sein de l’Église. Il ne s’adresse pas uniquement aux personnes et à l’Église de l’Amazonie, mais aussi au monde et à l’Église universelle. Le pape François rêve d’une Église qui ne permet pas que la mondialisation se mue en un nouveau type de colonialisme. Aujourd’hui déjà, dit-il, les plaies de l’Amazonie sont si profondes qu’il ne sera pas facile de les refermer. Il nous met aussi en garde contre les conséquences désastreuses de cette destruction pour le climat mondial et pour l’humanité tout entière.
Voici des décennies qu’Action de Carême accompagne des communautés indigènes en Amazonie : « Chasser les êtres humains, c’est livrer la forêt à la destruction », explique Bernd Nilles. À cet égard, Action de Carême demande instamment l’adoption de règles contraignantes pour les multinationales dans le domaine des droits humains et de la protection de l’environnement. Le document du pape François, soulignant le rôle majeur joué par l’Église et par la société civile, vient en renfort aux communautés indigènes qui résistent à la déforestation et au pillage des ressources naturelles. Action de Carême est ici aussi sur la brèche : nous soutenons financièrement les Églises et les communautés indigènes d’Amazonie et relayons leur cause sur le plan international.
Action de Carême continuera à s’opposer à la destruction de la nature et des communautés humaines et à prôner d’autres modèles de développement. Le carême qui va bientôt commencer est l’occasion pour nombre d’entre nous de partager et de vivre plus simplement en renonçant à une consommation effrénée qui est à l’origine de nombreux conflits sociaux.
Tenu en octobre passé à Rome, le Synode sur l’Amazonie a montré comment placer la périphérie au centre de l’attention et comment l’écoute sincère de la « clameur de la Terre et des pauvres » (Laudato si’) favorise des démarches et des décisions participatives et synodales. Une approche qu’il faudra continuer à encourager au sein de l’Église. Ce changement culturel passe aussi par l’égalité entre hommes et femmes dans l’Église et la société, par le renforcement de la position des laïcs dans l’Église et par une politique qui garantisse la justice sociale et écologique.
Pour plus d’informations:
Bernd Nilles, directeur d’Action de Carême, 041 227 59 59